Le Cas’Nard

Journal de Bernard Martial

© Bernard MARTIAL – août 2014


LA CHUTE DE BOZIZE

lundi 8 avril 2013, par Bernard MARTIAL

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Responsable, en tant que général de brigade de l’ubuesque empereur Bokassa, de la répression sanglante des manifestations lycéennes de janvier 1979, homme fort du régime d’Ange-Félix Patassé qui le nomma chef d’état-major des armées centrafricaines chargé de réprimer les mutineries et les séditions, François Bozizé fut pourtant, tout au long de sa vie politique agitée, au centre de nombreuses tentatives de coups d’état (échec du complot contre Kolingba en 1982 où il dût se réfugier au Togo, complicité dans celui de 2001 contre Patassé qui provoqua son exil au Tchad, nouvelle tentative avortée en 2002) avant de s’emparer finalement du pouvoir le 15 mars 2003 à la faveur d’un voyage du président Patassé au Niger. Dix ans et neuf jours plus tard, le 24 mars 2013, François Bozizé est donc renversé à son tour et s’est apparemment enfui vers le Congo voisin après la prise de Bangui et l’invasion du palais présidentiel par les rebelles du Séléka. Cette coalition, formée par des membres de la Convention des patriotes pour le salut démocratique (CPSK), de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP), de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) et du Front démocratique du peuple centrafricain et dirigée par Michel Am Nondokro Djotodia, avait repris les armes le 10 décembre 2012 en accusant le président Bozizé d’avoir failli à respecter les accords qui avaient mis fin à une guerre civile qui durait depuis 2004. Ces accords de paix du 13 avril 2007, signés à Birao, prévoyaient une amnistie pour l’UFDR, sa reconnaissance en tant que parti politique et l’intégration de ses combattants dans l’armée. Des négociations supplémentaires avaient, par ailleurs, abouti à un accord en 2008 pour une réconciliation nationale, un gouvernement d’union nationale et la planification d’élections nationales en 2009 ainsi que des élections parlementaires et présidentielles en 2010. Devant l’avancée des troupes rebelles dans l’ensemble du pays et jusqu’aux portes de Bangui, jusqu’à la fin décembre 2012, le président Bozizé avait accepté un compromis en signant à Libreville, le 11 janvier, des accords stipulant qu’il resterait au pouvoir jusqu’en 2016, annonçant le retrait des troupes sud-africaines et ougandaises, l’intégration des combattants de la Séléka dans l’armée et la libération des prisonniers politiques. Mais le président a, semble-t-il, tardé à respecter ses engagements. Plus de 1250 Français vivent en Centrafrique et 250 soldats français sont basés dans ce pays. Le 25 mars, Michel Am Nondokro Djotodia s’autoproclame nouveau président de la République Centrafricaine.

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