SAM ENERVE
samedi 12 avril 2014, par Bernard MARTIAL
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Depuis l’assaut des forces de sécurité cambodgiennes contre les grévistes du textile qui a fait cinq morts et plus de quarante blessés le 3 janvier 2014, le leader de l’opposition, Sam Rainsy, président du Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC) dénonce une grave menace sur les libertés publiques et un durcissement du régime du Premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis 1985. Fils de Sam Sary, membre du gouvernement du Cambodge dans les années 1950 avant d’être limogé, exilé à plusieurs reprises en France (1965-1992, 2005-2006, 2009- 19 juillet 2013), député du Funcinpec en 1993 et du PSR en 1998, ministre des Finances en 1993, Sam Sainry a aussi échappé à plusieurs tentatives d’assassinat depuis vingt ans. Condamné par la justice cambodgienne en 2010, il a été gracié le 12 juillet 2013 par le roi Norodom Sihamoni mais on lui a interdit de participer aux élections législatives du 28 juillet où le Parti du peuple cambodgien (PPC) de Hun Sen a réalisé le plus mauvais score de son histoire, en obtenant 68 sièges sur 123 à l’Assemblée contre 55 à l’opposition. Dans la foulée, le pouvoir a dû affronter des mobilisations de masse des ouvriers du textile, laissés pour compte d’un secteur très rentable pour les multinationales de la confection et le gouvernement. En décembre, ces revendications sociales et les attentes politiques se sont cumulées dans des cortèges de rues qui ont rassemblé au moins 150 000 personnes écœurées par les agissements du clan au pouvoir. Une première depuis des années. Mais le 14 janvier Sam Rainsy et Kem Sokha ont été convoqués devant la justice pour « suspicion d’incitation aux troubles civils ».
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