Le Cas’Nard

Journal de Bernard Martial

© Bernard MARTIAL – août 2014


HABEMUS PAPAM, un film prophétique ?

lundi 8 avril 2013, par Bernard MARTIAL

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25 avril 2011, sortait à Rome, un film de Nanni Moretti qui moins de deux ans plus tard prend une tout autre dimension : Habemus papam. Au Vatican, le conclave se réunit pour élire un successeur au souverain pontife qui vient de mourir. Après bien des tours qui voient se neutraliser les principaux favoris, les cardinaux élisent le Cardinal Melville (joué par Michel Piccoli). Mais au moment de se présenter au balcon du palais, le nouveau pape est pris d’une crise d’angoisse et s’enfuit dans ses appartements. Alors que le monde entier attend l’annonce du nom du successeur de Saint-Pierre, on fait venir des médecins pour examiner le Cardinal Melville et en particulier le Dr Brezzi (Nanni Moretti lui-même), un psychanalyste incroyant, pour soigner ce qui semble être une dépression. Mais l’état du patient ne s’arrange pas et les autorités du Saint-Siège acceptent que le Cardinal aille consulter, de façon discrète, hors de la présence des prélats assez hostiles à la psychanalyse, une autre thérapeute, l’ex-femme du Dr Brezzi. Melville en profite pour tromper la vigilance de ses gardes du corps et se fond dans la foule romaine. Pendant trois jours, il erre dans Rome d’hôtel en salles de théâtre, de café en transports en commun, pendant que le Dr Brezzi organise au Vatican… un tournoi de volley entre les cardinaux et que le Vatican essaie de donner le change en postant un garde suisse derrière les rideaux des appartements pontificaux. Quand Melville est retrouvé, il se présente enfin au balcon mais c’est pour annoncer qu’il renonce à être pape : « J’implore le pardon de Notre Seigneur pour ce que je suis sur le point de faire, et je ne sais si lui pourra me pardonner. Mais moi je dois m’adresser à lui et à vous en toute sincérité. Ces derniers jours j’ai bien souvent pensé à vous, et malheureusement j’ai compris que je ne saurai être à même de bien assumer le rôle qu’on avait jugé bon de me confier. Je sais que je suis de la race de ceux qui ne peuvent guider, mais de ceux qui doivent être guidés. En ce moment je ne peux dire qu’une seule chose : priez pour moi. Le guide dont vous avez besoin, ce n’est pas moi. Ça ne peut en aucun cas être moi ». Le 11 février 2013, Benoît XVI annonçait à son tour qu’il abandonnait sa charge papale à la grande stupeur du monde entier. Et Nanni Moretti, depuis ce jour-là, est interviewé par tous les médias.

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