Le Cas’Nard

Journal de Bernard Martial

© Bernard MARTIAL – août 2014


MACBETH de Shakespeare (Résumé et citations) Actes III à V

samedi 7 août 2010, par Bernard MARTIAL

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Résumé et sélection de citations établis par Bernard Martial (professeur de lettres en CPGE)

(Edition de référence : GF n°1449. Présentation de G. Wilson Knight. Traduction de Pierre-Jean)

Actes I et II

ACTE III

Scène première :
 (Une chambre d’audience dans le palais à Forres. Entre Banquo).
Monologue de Banquo qui rappelle la prophétie des trois Sorcières.
« Roi, Cawdor, et Glamis, - tu as maintenant tout,
Comme ont promis les fatales femmes ; je crains,
Tu as ignoblement joué pour avoir tout.
Mais il fut encor dit
Que ça ne vaudrait pas pour ta prospérité,
Et que moi-même je serais la souche, père
De nombreux rois. S’il est en elles vérité-
Comme sur toi, Macbeth, leur parole a brillé –
Ainsi, dans leur véracité prouvée par toi,
Ne seraient-elles pas aussi bien mon oracle
Pour me fonder en espérance ? Mais silence. »

 (Sonnerie de trompettes. Entrent Macbeth, comme roi, Lady Macbeth, Lennox, Ross, des seigneurs et des suivants)
Macbeth et Lady Macbeth saluent en Banquo leur principal invité (79).
Macbeth l’invite à son souper du soir. Banquo accepte. Macbeth aurait bien aimé connaître son avis au conseil du jour. Mais Banquo va s’éloigner et ne reviendra qu’à la nuit. Macbeth évoque les deux princes réfugiés en Angleterre et en Irlande qui, au lieu d’avouer leur parricide « emplissent les oreilles de leurs auditeurs avec d’étranges inventions ». Macbeth en reparlera demain. (80)
Fléance sortira avec Banquo. Macbeth lui souhaite bon voyage.
 (Banquo sort)
Macbeth donne la liberté à chacun jusqu’au dîner de sept heures.
 (Tous sortent, sauf Macbeth et un serviteur)
Macbeth demande au serviteur si « les hommes » sont prêts. Ils sont devant la porte du palais. Macbeth lui demande de les faire venir.
 (Le serviteur sort)
Macbeth craint maintenant Banquo, sa force et sa sagesse. Macbeth le craint autant qu’Antoine craignait César. Il rappelle la prophétie des Sœurs qui lui ont dit qu’il serait père d’une lignée de rois alors que lui aurait une couronne sans fruit (81)
« Si c’est ainsi
C’est pour la race de Banquo que j’aurai souillé mon âme,
C’est pour elle que j’aurai assassiné le doux Duncan,
Mis le remords dedans la coupe de ma paix,
Et seulement pour eux, mon joyau immortel
L’aurai donné à l’ennemi du genre humain !
Pour faire d’eux des rois – graine de Banquo, rois !
Ah plutôt que cela- viens, Destin, dans la lice
Et défie-moi jusqu’au bout. »

 (Le serviteur revient, avec deux meurtriers.)
Macbeth demande au serviteur de sortir et d’attendre à la porte.
 (Le serviteur sort)
Macbeth rappelle ce qu’il a dit hier au premier meurtrier : combien il a été dupé par son maître Banquo. (82) Il en vient maintenant à son second entretien : doit-il continuer à prier pour cet homme qui le pousse vers la tombe et le fait mendiant. Si vous voulez mériter le nom d’hommes (parallèle avec les races de chiens), dites-le. « Je place en vous l’affaire dont l’exécution […] supprime l’ennemi » qui ruine nos vies. (83)
Le deuxième meurtrier dit qu’il a été tellement meurtri qu’il se moque du risque. Le premier meurtrier le suit. Macbeth :
« Tous les deux
Vous savez que Banquo était votre ennemi. […]
Il est aussi le mien : en haine si mortelle,
Que chaque instant de sa vie menace le vif de ma vie. »

Et même s’il peut l’écarter de sa vue selon son bon plaisir mais il ne peut perdre ses amis qui sont aussi ceux de Banquo dont il devra faire semblant de pleurer sa disparition. C’est pourquoi il a besoin de leur aide pour masquer cette action.
Le deuxième meurtrier dit qu’ils feront ce qu’il ordonnera. Avant une heure, Macbeth leur dira où se placer. (84). L’acte doit être accompli ce soir et à distance du palais pour éviter les soupçons. Fléance sera éliminé avec lui. Les deux meurtriers sont décidés. (Ils sortent). Macbeth médite sur le sort de Banquo :
« C’en est fait
Ô Banquo, le vol de ton esprit
S’il doit trouver le ciel, le trouve cette nuit. »

Scène 2 :
 (Entre Lady Macbeth avec un serviteur)
Lady Macbeth demande au serviteur si Banquo a quitté la cour. Il reviendra le soir, dit le serviteur. Elle le charge d’avertir le roi qu’elle a à lui parler. (85)
 (Le serviteur sort.)
Monologue de Lady Macbeth :
« On n’a plus rien, tout dépensé
Quand le désir est assouvi sans satisfaire.
Plus sûr est d’être ça que nous détruisons
Que, de destruction, tirer la joie douteuse. »

 (Entre Macbeth)
Lady Macbeth lui reproche de rester seul avec ses tristes pensées, avec des idées qui auraient dû mourir avec ceux qui sont partis. « Et ce qui est fait est fait. » Macbeth exprime ses inquiétudes :
« Nous avons tranché le serpent, non pas tué :
Il se rejoindra, redeviendra lui-même,
Notre pauvre méchanceté durant ce temps
Sera sous le danger de son ancienne dent.
Mais non, que soit rompu l’ordre des choses,
Que souffrent les deux mondes !
Plutôt que nous mangeant dans la crainte et dormant
Sous le tourment de ces terribles rêves
Qui la nuit nous secouent : mieux d’être avec les morts
Que nous, pour gagner la paix,
Nous envoyâmes à la paix,
Qu’être couchés sur la torture de l’esprit
En furieuse folie, Duncan est dans sa tombe ;
Il dort bien, après la fièvre ardente de sa vie ;
La trahison a fait son pire : et ni le fer,
Ni poison, malice domestique, force étrangère, Rien – ne peut le toucher dorénavant ».
(86)
Lady Macbeth lui demande d’être brillant et gai pour ses hôtes du soir. Macbeth le promet. Inversement, il demande à sa femme d’être prévenante avec Banquo. Ils doivent déguiser leurs cœurs derrière la flatterie.
« Tremper notre honneur aux ruisseaux de flatterie,
Faire nos faces les visières de nos cœurs
Déguisant ce qu’ils sont ».

Lady Macbeth lui demande de ne pas s’inquiéter. Mais il ne peut pas « mon esprit est plein de scorpions » tant que Banquo et Fléance sont encore vivants. « L’ouvrage de nature, en eux, n’est éternel » répond Lady Macbeth. Macbeth annonce que cette nuit « sera fait un acte à la force lugubre ». Lady Macbeth ne comprend pas. Macbeth lui explique :
« Sois innocente de savoir, chère poulette,
Jusqu’au point d’applaudir. Et viens, aveugle nuit,
Recouvre l’œil plein de pitié du jour
Et de ta main sanglante et invisible
Déchire, mets en pièces le grand lien de vie (87)
Qui me tient enroulé. Lumière s’épaissit,
Le corbeau prend son vol vers les forêts humides,
Les bonnes choses du jour vont tomber et s’engourdir,
Les noirs argents de la nuit
Se réveiller pour leur proie.
Tu t’étonnes de mes paroles : sois tranquille ;
Choses commencées dans LE MAL
Prennent force en soi par LE MAL
Ainsi viens, je te prie. »

(Ils sortent)

Scène 3 :
 (Entrent les deux meurtriers, avec un troisième)
Le premier demande au troisième qui lui a donné l’ordre de venir avec eux. Il répond que c’est Macbeth. Le second rassure le premier qui commente l’heure : les dernières lueurs du jour. Les cavaliers qui se pressent de rentrer et l’objet de leur attente qui s’approche (88).
Banquo dans le lointain demande de la lumière. « C’est lui » dit le numéro 2. Les autres invités sont déjà dans la cour. Il lâche ses chevaux à un mille comme tout le monde et finit d’arriver en marchant (commentaires des meurtriers).
 (Entrent Banquo et Fléance portant une torche)
Les trois meurtriers se préparent « au travail ». « Il va pleuvoir cette nuit » dit Banquo. « Et que ça tombe ! » répond le premier meurtrier alors qu’ils se jettent sur lui en éteignant la torche. Banquo crie à la traîtrise et dit à son fils de fuir en lui demandant de le venger. Le troisième meurtrier demande qui a éteint la torche et constate que le fils s’est enfui. « On a perdu la meilleure moitié de notre affaire » dit le 2. (89) Ils vont partir et faire un rapport de leurs actions. (Ils sortent).

Scène 4 :
 (La grande salle du palais. Un banquet préparé. Entrent Macbeth, Lady Macbeth, Ross, Lennox, des seigneurs et leurs suivants).
Macbeth accueille les seigneurs et leur dit de prendre place selon leur rang. (Les seigneurs s’asseyent de chaque côté de la table, laissant à la tête un siège vide). Macbeth leur rendra visite. Lady Macbeth à son tour leur souhaite la bienvenue.
 (Entre le premier meurtrier)
Macbeth s’asseoit sur le siège vide. Il dit à ses seigneurs de boire. (90)
Puis Macbeth demande au premier meurtrier s’il a tué Banquo. Celui-ci confirme mais annonce que Fléance a échappé au coup. Macbeth s’en inquiète. Au moins Banquo est-il bien mort ? Oui.
 (Le meurtrier sort)
Lady Macbeth reproche à son mari de n’être pas assez joyeux pour la fête.
(Le Spectre de Banquo apparaît et s’assied à la place de Macbeth)
Macbeth boit à la santé de tous. Lennox l’invite à s’asseoir. Macbeth regrette l’absence de Banquo. Ross et Lennox le convient à leur table. Trouble de Macbeth qui demande qui a fait cela.
« Tu ne peux dire que je l’ai fait : ne secoue pas
Tes boucles de sang caillé contre moi ».

Ross demande aux seigneurs de se lever car le roi n’est pas bien. Lady Macbeth les rassure, que la crie est fréquente mais passagère. Ils ne doivent pas y prêter attention. Puis elle demande à Macbeth s’il est un homme.
« Oui, et un homme hardi, qui ose regarder
Ce qui pourrait épouvanter le diable. »

Pour Lady Macbeth, ces visions sont le résultat de la peur « ces bouffées et sursauts, ces impostures de vraie peur » sont des contes de grand-mères. Honte à lui qui ne regarde qu’une chaise. Macbeth confirme ses visions (93)
 (Le Spectre disparaît)
Lady Macbeth se moque de lui et le traite de fou. Macbeth persiste sur la réalité de ces visions vengeresses :
« Le sang fut répandu ici, dans les époques disparues,
Avant qu’humaine purgation eût fait meilleure société ;
Encore après, les meurtriers ont accompli des actions
Trop terribles pour l’oreille : il fut un temps
Où la cervelle étant ôtée, l’homme mourait,
C’était fini : mais maintenant ils se relèvent
Avec vingt meurtres mortels sur leur crâne
Et nous poussent de nos sièges… C’est plus étrange
Que le meurtre même. »

Lady Macbeth lui répète qu’il se doit à ses invités. Macbeth s’excuse auprès d’eux. IL est prêt à s’asseoir et à boire avec eux.
 (Le Spectre reparaît)
Pendant que Macbeth boit à la santé de ses convives et à celle de Banquo : « Puisse-t-il être ici ! ». Les seigneurs lui répondent (94) et Macbeth réalise que le spectre est réapparu.
« Hors de là ! Loin de ma vue ! La terre t’engloutisse !
Tes os sont sans moelle et ton sang est froid,
Et tu n’as pas de vue en ces yeux-là
Que tu dardes sur moi. »

Lady Macbeth essaie de rassurer les seigneurs. Macbeth défie le spectre et l’invite à combattre puis lui dit de fuir.
 (Le Spectre disparaît)
Macbeth s’apaise.
Lady Macbeth le blâme : « Vous avez chassé le plaisir, rompu la bonne réunion, en surprenante agitation ». Macbeth s’étonne que sa femme garde son calme devant de telles visions. Ross lui demande de quoi il parle. (95). Lady Macbeth demande aux seigneurs de ne pas le troubler : « Je vous en prie, ne parlez pas : car il va de MAL en PIS ». et leur dit de partir.
 (Ils sortent)
Le roi et la reine seuls font le point. Macbeth s’inquiète des suites de ces crimes.
« Il y aura du sang ; on dit : sang veut du sang.
Les pierres peuvent bouger, les arbres parler,
Les augures et les incidents captés
Par pies, choucas et corbeaux ont révélé
L’homme de sang le plus secret. »

Il demande à quel point ils en sont de la nuit. Au milieu, dit Lady Macbeth. Macduff était absent à leur réunion. Macbeth a envoyé quelqu’un chez lui. Le matin, de bonne heure, Macbeth ira trouver les Sœurs Fatales pour en savoir plus.
« Devant mon bien
Toutes raisons devront céder ; et dans le sang
J’allais si loin, que si je n’y pataugeais plus,
Reculer serait aussi dur que pousser.
D’étranges choses sont dans ma tête, voulant la main,
Qui doivent être agies avant d’être pensées. »
(96)
Il lui manque le sommeil, fait remarquer sa femme. Ils iront donc se coucher. (Ils sortent)

Scène 5 :
 (Une lande. Tonnerre. Entrent les trois Sorcières, rencontrant Hécate).
La première sorcière constate qu’Hécate semble furieuse. Elle leur reproche de mener trafic avec Macbeth quand elle-même n’a pas été appelée à jouer son rôle, et de l’avoir fait « pour un fils capricieux, méchant, colérique » (97) qui agit pour lui-même.
Elle leur demande de se repentir et de se retirer dans l’Achéron où elle les retrouvera avec Macbeth au matin quand il viendra connaître son destin.
De grandes choses devront être faites avant midi. Des artifices jetteront la confusion. Macbeth méprisera le destin et dédaignera la mort et portera ses espoirs par delà la sagesse et la crainte. La sécurité est le pire danger pour les mortels.
 (Musique et chant : « Reviens et reviens ».) On l’appelle. La première sorcière dit aux autres de se dépêcher car elle reviendra vivement.

Scène 6 :
 (Un château en Ecosse. Entrent Lennox et un seigneur).
Lennox commente les événements étranges qui viennent de se produire : la mort de Duncan pleuré par Macbeth (98), la mort de Banquo et le soupçon qui porte sur Fléance puisqu’il a fui. Il est décidément dangereux de se promener trop tard puisque le même soupçon pèse sur Malcolm et Donalbain. La colère de Macbeth qui a tué sur place les deux meurtriers. Il a bien fait et s’il avait pu les attraper, il eût mis en prison les fils de Duncan et de Banquo. Macduff qui a refusé d’être au banquet du roi vit en disgrâce. Mais où est-il ?
Le seigneur répond que le fils de Duncan est en Angleterre où il est reçu avec courtoisie par Edouard. Macduff y est allé pour prier le roi de réveiller Northumberland avec son guerrier Siward (99) pour « redonner les mets à notre table, le sommeil à nos nuits ; débarrasser nos fêtes et banquets des couteaux sanglants ». Le roi, irrité, se prépare à la guerre.
Qu’un messager aille à la cour d’Angleterre avant que l’issue fatale ne vienne s’abattre sur leur pays « souffrant sous une main maudite ». (Ils sortent).

ACTE IV

Scène première :
 (Une caverne. Tonnerre. Entrent les trois Sorcières).
Incantations des trois Sorcières autour du chaudron (101-102).
 (Entre Hécate avec trois autres Sorcières).
Hécate complimente les sorcières pour leurs efforts. Qu’elles chantent autour du chaudron (102) pour enchanter ce qu’elles ont mis au fond. La deuxième sorcière sent « arriver du mauvais ».
 (Entre Macbeth)
Il leur demande ce qu’elles font et les supplie de répondre à sa demande quoi qu’il puisse arriver. Elles répondront (103).
 (Tonnerre. Première apparition,
une tête armée)
« Macbeth ! Macbeth ! Macbeth ! de Macduff te méfier,
Crains le sire de Fife. Et renvoie-moi. Assez. »

(L’Apparition descend). Macbeth remercie cette première apparition et voudrait lui demander quelque chose. Mais elle ne reçoit pas d’ordre.
 (Tonnerre. Deuxième apparition, un enfant sanglant) (104)
« Sois sanguinaire hardi : et ris jusqu’au mépris
De la force de l’homme ; aucun né d’une femme
Ne pourra atteindre Macbeth ».

(L’Apparition descend). Macbeth est rassuré : il n’a donc rien à craindre de Macduff mais il veut une double assurance pour apaiser sa crainte.
 (Tonnerre. Troisième apparition, un enfant couronné, avec un arbre dans la main)
Macbeth demande ce que c’est : « Sois substance-de-lion, fier, ne te soucie pas
De qui s’agite et s’insurge, où sont les conspirateurs ;
Macbeth ne sera pas vaincu jusqu’à tant que
La grande forêt de Birnam vers le sommet de Dunsinane
Ne s’avance contre lui. »

(L’Apparition descend). « Jamais cela ne sera » dit Macbeth. Personne ne peut lever une forêt (105)
Macbeth veut savoir si les enfants de Banquo règneront sur le royaume. Les Sorcières : « Ne cherche pas à le savoir ». Il doit le savoir sinon il les maudit. Il demande où s’en va le chaudron et d’où vient le son des hautbois. Les Sorcières l’appellent à se montrer.
 (Vision de huit rois, le dernier avec un miroir à la main. Suit le Spectre de Banquo)
Macbeth cherche à chasser ce Spectre et les autres. (106) La première Sorcière voyant Macbeth prostré veut égayer ses esprits.
 (Musique. Les Sorcières dansent et disparaissent).
Macbeth se demande où elles sont parties et maudit cette heure néfaste : « Que cette heure néfaste soit marquée au calendrier comme maudite ».
 (Entre Lennox)
Macbeth lui demande s’il a vu les Sœurs Fatales. Non. (107) Macduff a fui en Angleterre. Macbeth est décidé à prendre le château de Macduff, à s’emparer de Fife et à tuer toute sa famille. Il veut voir ses gentilshommes. (Ils sortent).

Scène 2 :
 (Fife. Le château de Macduff. Entrent la femme de Macduff, son fils, et Ross)
Lady Macduff demande ce que son mari a fait pour devoir s’enfuir du pays. (108) Elle lui reproche de les avoir abandonnés et d’avoir fui par peur (un oiseau n’abandonne pas ses petits). Ross essaie de la rassurer sur l’honneur et les qualités de son mari. Il faut se méfier des rumeurs. Ross va s’en aller.
 (Il sort).
Lady Macduff demande à son fils comment il vivra maintenant que son père est mort : comme les oiseaux (110). Le fils demande à sa mère si son père était un traître. « Oui, il l’était ». Pour elle, un traître, c’est « celui qui jure et qui ment ». Les traîtres doivent être pendus par les honnêtes hommes. Mais il y a assez de joueurs et de menteurs pour pendre les honnêtes hommes.
 (Entre un messager) (111)
Il avertit Lady Macduff qu’un danger s’approche d’elle et il lui conseille de fuir avec ses enfants.
 (Il sort).
Elle se demande où aller. Elle n’a rien fait de mal. Mais dans ce monde, ne rien faire de mal est parfois une dangereuse folie.
« Je n’ai fait aucun MAL. Je me souviens soudain
Que je me trouve en ce bas monde : où faire MAL
Est louable souvent, faire BIEN, quelquefois
Dangereuse folie ; alors, hélas, pourquoi
Compterais-je sur cette défense de femme
De dire que je n’ai fait aucun MAL ? »

 (Entrent des meurtriers).
Ils lui demandent où est son « traître » de mari. (112). Le fils est tué. (Lady Macduff s’enfuit en criant au meurtre).

Scène 3 :
 (Angleterre. Devant le palais du roi. Malcolm et Macduff s’avancent).
Malcolm veut trouver de l’ombre pour pleurer. Macduff souhaite plutôt prendre le glaive pour défendre leur mère patrie abattue. Chaque matin, de nouveaux malheurs sont à déplorer (veuves, orphelins). Malcolm dit à Macduff qu’il peut l’abandonner et rejoindre Macbeth : un agneau peut parfois apaiser un dieu furieux. Macduff dit qu’il n’est pas un traître. (113) Malcolm ne voulait pas l’offenser mais pour sa sécurité, il se demande pourquoi Macduff a abandonné sa famille. Macduff s’offusque de ce doute et de la situation dans laquelle se trouve le pays :
« Ah saigne, ah saigne donc, pauvre contrée !
Enorme tyrannie, tu as tes bases sûres,
Car LE BIEN n’ose contre toi : porte tes vols,
Le titre est confirmé. Et adieu, monseigneur.
Je ne voudrais pas être l’impur que tu crois
Pour tout l’espace tenu par la griffe du tyran,
Et le riche Orient en sus ! »
(114)
Son pays est sous le joug et il a, en Angleterre, l’offre de milliers de soldats pour l’aider mais même quand il aura triomphé du tyran son pays souffrira plus qu’avant sous celui qui lui succèdera.
Malcolm prétend qu’il a encore plus de vices que Macbeth et qu’il paraîtra bien en comparaison de Malcolm : « le noir Macbeth semblera neige pure, et notre pauvre Etat l’estimera comme un agneau, en comparant avec mes méfaits sans limites. »
Personne ne peut surpasser Macbeth en vice : « Des légions de l’horrible enfer ne peut venir un démon damné en vice au point de surpasser Macbeth ».
Malcolm rappelle les défauts de Macbeth : « sanguinaire, luxurieux, avaricieux, faux et trompeur, impulsif et méchant ». Malcolm dit que ces défauts de Macbeth n’arrivent pas au niveau de sa concupiscence : aucune femme ne pourrait remplir la citerne de sa luxure et son désir viendra écraser tout obstacle de vertu (115)
Réponse de Macduff : la folle intempérance a causé la chute de bien des rois mais Malcolm ne doit pas craindre de satisfaire ses vices. Il y a assez de femmes pour cela.
Malcolm ajoute qu’il est tellement avare qu’il voudra dépouiller tous les nobles de leurs biens. Macduff : la cupidité est pire que la volupté mais l’Ecosse est assez riche pour combler ses convoitises. Ce défaut est acceptable s’il est compensé par d’autres vertus. (116)
Malcolm dit qu’il n’en a aucune de celles qui font les rois.
« Telles que justice et vérité, tempérance et sûreté,
Bonté avec humilité, persévérance, miséricorde,
Dévouement, patience et courage, constance,
Je n’ai pas traces de tout ça, par contre j’excelle
A moduler sur chacun des crimes nombreux,
Les jouant de bien des façons. Non ! aurais-je le pouvoir,
Que je verserais le doux lait de la concorde dans l’enfer,
Je bouleverserais la paix universelle
Et détruirais toute unité sur terre ! »

Après cela Malcolm demande à Macduff si un tel homme est digne de gouverner l’Ecosse. Non ! répond Macduff, il n’est même pas digne de vivre. Il plaint cette pauvre nation qui est sous le joug d’un tyran et dont le véritable héritier s’accuse de tous les vices alors même que son père était un saint et sa mère en prières. Il est sûr que ces derniers mots le bannissent d’Ecosse et que son espoir prend fin.
Malcolm avoue à Macduff qu’il n’est pas du tout ce qu’il a prétendu être (117) : ni souillure, ni luxure, ni avarice. Il est tout entier à son pays. Avant l’arrivée de Macduff , le vieux Siward et dix mille guerriers étaient déjà en mouvement. « Que les chances de succès soient aussi justes que notre querelle est juste. » Macduff est décontenancé par ce rebondissement.
 (Entre un médecin)
Malcolm demande au médecin si le roi va venir. Oui, il est occupé avec les malades (qui en le voyant voient leurs maux guéris) (118)
 (Le médecin sort)
Macduff demande de quelle maladie il parle. Malcolm :
« Elle est appelée LE MAL ;
Une bien miraculeuse action de ce bon roi
Que bien souvent, depuis que je demeure en Angleterre, je l’ai vu faire.
Comme il fait intervenir le Ciel, lui seul le sait,
Mais des gens gravement éprouvés
Tout gonflés, ulcérés, pitoyables au regard, et qu’ils sont désespoir pour la chirurgie,
En suspendant à leur cou une médaille d’or, qu’il a posée avec saintes prières,
Il les guérit. Et il est dit qu’il léguera à tous les rois ses successeurs
La guérissante bénédiction. Avec cette étrange vertu il a pouvoir de prophétie,
Ainsi diverses grâces sont attachées à son trône, qui le manifestent plein de sainteté. »

 (Ross s’approche).
Macduff et Malcolm l’accueillent (119)
Ils demandent des nouvelles de l’Ecosse. L’Ecosse n’est plus la mère mais la tombe : plus de rire que du chagrin.
« et les vies d’hommes de BIEN
Plus vite que les fleurs de leurs chapeaux expirent,
Mourant avant d’être malades. »

Macduff demande des nouvelles de sa femme et de ses enfants et si le tyran n’a pas attenté à leurs jours (120). Ils étaient en paix quand il est parti, répond Ross. Au moment de son départ, il a vu des hommes prenant la campagne. La vue de Malcolm galvaniserait les hommes. Malcolm le rassure. Il ira en Ecosse avec Siward et ses soldats. Ross aimerait leur apporter du réconfort. (121) Il finit par dire à Macduff que son château a été attaqué, que sa femme et ses enfants ont été assassinés, de même que les serviteurs. Macduff lui fait répéter pour le croire. (122)
Malcolm lui demande de résister comme un homme. Il le fera mais d’abord il veut ressentir comme un homme. C’est à cause de lui qu’ils ont été frappés. « Que le chagrin se transforme en colère » dit Malcolm. Macduff demande au Ciel de le mettre en face de Macbeth. Malcolm veut qu’ils aillent trouver le roi. (Ils sortent). (123)

ACTE V

Scène première :
 (Dunsinane. Une chambre dans le château. Entrent un médecin et une dame de compagnie).
La dame de compagnie raconte au médecin ce qu’elle a vu : Lady Macbeth se lever pendant son sommeil pour écrire sur une feuille et ensuite la sceller. Le médecin lui demande ce qu’elle a entendu. La dame de compagnie ne veut pas le répéter. (125)
 (Entre Lady Macbeth, avec une chandelle).
Elle est endormie. La dame propose au médecin de se cacher et de l’observer. Elle a toujours une chandelle auprès d’elle. Elle a les yeux ouverts. Elle se frotte les mains. « C’est un acte habituel chez elle, avoir l’air de se laver les mains. Je l’ai vue continuer de faire ça pendant un quart d’heure. » dit la dame de compagnie.
Lady Macbeth : « Il y a encore une tache. »
Le médecin va noter ce qu’elle dit.
Lady Macbeth : « Va-t’en, damnée tache ! va-t’en, je te dis. Une, deux : c’est le moment de le faire. L’enfer est tout noir. Fi, mon seigneur, fi ! un soldat, et avoir peur ? Qu’est-ce que nous avons à craindre, quand personne ne peut forcer notre pouvoir à rendre compte ? Et pourtant qui aurait pensé que le vieil homme avait en lui tant de sang ? » (126)
Lady Macbeth : « Le sire de Fife avait une femme, où est-elle maintenant ? Quoi, ces mains ne seront-elles jamais propres. Assez là-dessus, mon seigneur, assez là-dessus : vous gâtez tout avec votre agitation. »
Le médecin et la dame commentent ces paroles : elle a dit ce qu’elle n’aurait pas dû dire.
Lady Macbeth : « Ici est toujours l’odeur de sang : tous les parfums de l’Arabie n’adouciraient pas cette petite main. »
La dame ne voudrait pas avoir un tel cœur dans la poitrine. Cette maladie dépasse l’art du médecin.
Lady Macbeth : « Lavez vos mains, mettez votre robe de nuit, ne soyez pas si pâle : je vous le répète, Banquo est enterré, il ne peut pas sortir de sa tombe. » (127)
« Même ça ? » dit le médecin.
Lady Macbeth : « Au lit, au lit : des coups dans la porte : venez, venez, venez, venez, donnez-moi votre main : ce qui est fait ne peut être fait : au lit, au lit, au lit, au lit. »
 (Elle sort).
Le médecin : « des actes non naturels créent des troubles non naturels »…. « Plus que du médecin, elle a besoin d’un prêtre ». Il implore Dieu de veiller sur elle. (Ils sortent).

Scène 2 :
 (La campagne près de Dunsinane. Tambours et drapeaux. Entrent Menteith, Caithness, Angus, Lennox, et des soldats).
Menteith annonce que la force anglaise approche, conduite par Malcolm, son oncle Siward et Macduff (128). Angus les attendra près de la forêt de Birnam. Caithness demande si Donalbain est avec son frère. NON. Il y a les fils de Siward et plusieurs jeunes imberbes qui veulent prouver leur virilité. Pendant ce temps, le tyran fortifie Dunsinane. Certains le disent fou. « Il ne peut plus enserrer sa maladie frénétique dans la boucle d’une règle » dit Caithness. Angus confirme :
« A présent il sent ses meurtres cachés qui lui collent sur les mains,
A présent des révoltes incessantes lui reprochent sa félonie ;
Ceux qu’il commande agissent seulement sur commande,
Rien par amour ; et maintenant il sent son titre pendre lâchement sur lui
Comme la robe d’un géant sur un nain voleur. »

Caithness parle de « ses sens pestiférés ». (129) Il demande de rejoindre le médecin qui va purger le pays. Lennox confirme. Il faut « humecter la fleur souveraine et noyer la mauvaise herbe ». (Ils sortent en ordre de marche).

Scène 3 :
 (Dunsinane. Une cour dans le château. Entrent Macbeth, le médecin, et les suivants).
Macbeth ne veut plus de nouvelles jusqu’à ce que Birnam ne monte vers Dunsinane. Il ne peut avoir peur. Malcolm n’est-il pas né d’une femme ? (référence à la prédiction). Il demande aux sires félons de fuir et de se mélanger aux épicuriens d’Angleterre car il n’aura pas peur.
 (Un serviteur entre) (130)
« Ils sont dix mille ». Macbeth l’insulte. Le serviteur précise qu’il s’agit de la force anglaise. Macbeth le chasse.
 (
Le serviteur sort)
Macbeth appelle Seton. Le cœur lui manque. Il ne vieillira pas.
 (Seton entre)
Macbeth lui demande des nouvelles (131)
Tout est confirmé des rapports faits. Macbeth combattra jusqu’au bout. Il demande l’armure de Seton. Il ordonne de pendre ceux qui ont peur dans la campagne. Il demande au médecin comment va le malade. « Point tant malade, monseigneur, que troublée de visions qui arrivant pressées la privent de repos ». Macbeth demande de la guérir. Le patient doit s’assister lui-même, dit le médecin. Macbeth ne veut plus ni la science ni son armure. Il demande un bâton. Les seigneurs désertent.
« Si tu pouvais, docteur,
Analyser l’urine du pays, trouver son MAL
Et le purifier dans son état sain d’autrefois, (132)
Ah je t’applaudirais jusqu’à emplir l’écho
Qui s’applaudirait en retour. – Ôte-la, te dis-je. »

Quel remède pourra balayer les Anglais ? demande Macbeth. « Les préparatifs royaux », répond le médecin.
 (Macbeth sort)
Le médecin préfèrerait être bien loin de Dunsinane. (Il sort).

Scène 4 :
 (La campagne près de Birnam. Tambours et drapeaux. Entrent Malcolm, Siward, Macduff, le fils de Siward, Menteith, Caithness, Angus, Lennox, Ross, et des soldats en ordre de marche).
Malcolm : « les jours sont à portée de main où les chambres seront sûres ». Devant eux se trouve la forêt de Birnam. (133)
Malcolm ordonne que chaque soldat abatte une branche et la porte devant lui pour faire ombre au nombre de l’armée.
Selon Siward, le tyran assuré se tient dans Dunsinane, il a l’intention de supporter le siège. C’est son seul espoir, dit Malcolm, car partout où il fut possible de fuir les gens sont entrés en révolte. Seuls ceux qui y sont contraints le servent encore. (Ils sortent en ordre de marche). (134)

Scène 5 :
 (Dunsinane. La cour du château comme auparavant. Entrent Macbeth, Seton, et des soldats avec tambours et drapeaux).
Macbeth ordonne de suspendre les bannières aux murs extérieurs. « Ils viennent » sera le cri. Il est confiant dans la résistance du château. (Cris de femmes à l’intérieur). Macbeth demande de qui il s’agit. Il dit qu’il a oublié le goût de la peur (il se rappelle le temps où il avait peur). Seton lui annonce la mort de la reine. Réaction de Macbeth :
«  Elle aurait dû mourir plus tard,
Il y aurait et le temps pour un tel mot ».

Macbeth médite sur le temps :
« Eteins-toi, petite chandelle !
La vie n’est qu’une ombre en marche, un pauvre acteur
Qui s’agite pendant une heure sur la scène
Et alors on ne l’entend plus ; c’est un récit
Conté par un idiot, plein de son et furie,
Ne signifiant rien. »

 (Entre un messager)
Il raconte qu’il a vu la forêt bouger. Macbeth le traite de menteur et menace de le pendre. Macbeth commence à chanceler et à soupçonner le double-jeu de l’ennemi. Il se rappelle la prédiction : « Ne crains rien jusqu’à ce que la forêt de Birnam arrive à Dunsinane ». Il fait sonner la cloche d’alarme. (136). Qu’au moins ils meurent avec l’armure sur le dos. (Ils sortent).

Scène 6 :
 (Dunsinane. Devant la porte du château. Tambours et drapeaux. Entrent Malcolm, Siward, Macduff, et leur armée portant des branchages).
Malcolm ordonne de jeter les écrans de feuilles maintenant qu’ils sont assez prêts. Siward et son fils commandent le premier corps. Macduff et Malcolm feront ce qu’il reste à faire. Siward leur dit au revoir. Macduff demande qu’on fasse donner toutes les trompettes. (Ils sortent. Les trompettes sonnent).

Scène 7 :
 (Macbeth sort du château)
Macbeth se sent piégé et se demande qui est celui qui n’est pas né d’une femme.
 (Le jeune Siward arrive.)
Il demande à Macbeth quel est son nom : « Tu aurais grand-peur de l’entendre. » Macbeth se présente. Réaction du jeune Siward : « Le diable même ne pourrait dire vocable plus odieux à l’oreille ». Il pense que son interlocuteur ment et il veut le défier.
 (Ils combattent. Le jeune Siward est tué.)
Macbeth n’a pas peur de celui qui est né d’une femme. (138)
 (Il sort. Sonneries. Entre Macduff).
Macduff cherche le tyran. Il veut le tuer lui-même.
 (Il sort. Sonneries. Entrent Malcolm et Siward).
Siward annonce à Malcolm que le château tombe peu à peu et que les hommes du tyran combattent des deux côtés. Siward lui dit d’entrer dans le château. (Ils sortent. Sonneries).

Scène 8 :
 (Entre Macbeth)
Macbeth ne veut pas jouer « l’idiot romain » en mourant sur sa propre épée. Il préfère frapper les autres.
 (Macduff revient).
Il demande à Macbeth de se retourner.
 (Ils combattent. Sonneries).
Macbeth lui dit qu’il perd son temps, qu’il est invulnérable car il ne pourra succomber à un né de la femme. Macduff lui répond :
« Abandonne ton charme !
Et cet ange que tu as toujours servi
Qu’il te dise que Macduff fut arraché
Avant terme au ventre de sa mère. »

Macbeth le maudit (140) ainsi que tous les ennemis jongleurs qui enroulent dans le double sens. Il ne veut plus sa battre avec lui. Macduff lui demande de se rendre s’il ne veut pas se battre. Il le montrera partout avec une pancarte où sera écrit : « Ici on peut voir le tyran ». Macbeth finalement ne se rendra pas pour baiser la terre devant les pieds de Malcolm. Bien que Birnam soit arrivé à Dunsinane et que Macduff ne soit pas né d’une femme, il tentera le dernier coup. Il met son bouclier devant son corps. (Macbeth est tué).

Scène 9 :
 (Dans le château. Retraites et fanfares. Entrent, avec tambours et drapeaux, Malcolm, Siward, Ross et les sires, et des soldats).
Malcolm voudrait voir arriver sains et saufs les amis qui manquent. (141) Il en est qui manquent mais la journée a été gagnée à bon compte, dit Siward. Ross annonce à Siward que son fils est mort. Il a reçu sa blessure en pleine face. Bien qu’il regrette sa mort, Siward reconnaît qu’il est mort dans l’honneur (142)
 (Entre Macduff, avec la tête de Macbeth) Macduff salue le roi et montre la tête de l’usurpateur. Il salue le nouveau roi d’Ecosse. Tous reprennent. (Trompettes). Malcolm récompensera rapidement ceux qui l’ont aidé en les nommant comtes. Il rappellera ceux qui sont en exil et démasquera les agents de ce cruel boucher et de la reine qui s’est donné la mort. Il les invite au couronnement à Scone. (Trompettes. Ils sortent tous).


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