Le Cas’Nard

Journal de Bernard Martial

© Bernard MARTIAL – août 2014


LE FIL

dimanche 11 avril 2010, par Bernard MARTIAL

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En avril, c’est l’année qui défile au gré des grésils versatiles d’un temps encore labile, c’est l’envie de quitter la ville en silhouette gracile sur des airs faciles et des fuites utiles, vers de nouvelles idylles infantiles et juvéniles ; c’est un besoin de chlorophylle, de sensations tactiles, d’espace aérophile, de fragrances subtiles et de sourires puérils, nubiles et tranquilles. C’est un rêve des îles, de descendre le Nil, d’inventer des Brésils ou de douces Siciles, loin des terres hostiles et des bruits mercantiles, des ambitions si viles et des statues d’argile, des agressions reptiles en paroles stériles, des aboiements virils aux pleurs de crocodile, las des courses fébriles, des relents d’atrabile, des tintements de sébiles, des humeurs érectiles. En avril, le printemps des pistils et des cieux indociles annihile, d’un clignement de cils, cet hiver servile et ces jours séniles au profil débile. Libérés d’un torride toril, d’un terrible terril, d’un enchaîné chenil ou d’un excès d’exil, de ces nausées d’asile et des vieux ustensiles, les mots sortent en savoureux missiles, en sémillant babil, en joyeux projectiles ; ils courent, volatiles et scissiles, loin de leur domicile fissile et fossile. Ils se faufilent, s’empilent, s’assimilent, jubilent, obnubilent, oscillent en mille vaudevilles habiles, indélébiles et volubiles. En avril, mon édito ductile et futile aux rimes rhéophiles et myrmécophiles s’échoue en docile péril.

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