UNE ELECTION POUR RIEN
mercredi 2 décembre 2009, par Bernard MARTIAL
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Le 29 novembre, le président Teodoro Obiang Nguema a été réélu pour la quatrième fois à la tête de la Guinée équatoriale avec 95,1% des voix contre 4% à son principal opposant officiel Placibo Mico Abogo. Arrivé au pouvoir le 3 août 1979, suite à un coup d’Etat au cours duquel il renversa son oncle, le Président de la République Francisco Macias Nguema, Teodoro Obiang Nguema fut d’abord nommé chef de l’Etat pour sept ans par le conseil militaire en 1982 puis « réélu régulièrement » en 1989, 1996 et 2002 avec 97 à 99 % des voix. Pays riche depuis la découverte de pétrole en 1995, ce petit pays de 620.000 habitants, coincé entre le Cameroun et le Gabon, ne fait guère profiter sa population de cette manne qui lui assure pourtant le soutien des puissances occidentales. Le rapport 2009 de Reporters sans Frontières a classé le pays au 158e rang. Il est tenu d’une main de fer par des proches du président : Armengol Ondo Nguema est inspecteur des armées, Antonio Mba Nguema est ministre de la Défense, Manuel Nguema Ba est ministre de la Sécurité ; le budget national est contrôlé par un autre membre de la famille, Melchior Engonga Edjo, neveu de Téodoro Obiang Nguema. Quant au principal rival de Nguema, Severo Moto, en exil en Espagne, il n’est pas prêt de rentrer au pays car il se murmure que le président que l’on dit malade envisage de transmettre son pouvoir à son fils Teodorin (Teodoro Nguema Obiang Mangue). Et cela ne présage rien de bon pour la démocratie guinéenne. En 2001, le fiston arrêté pour détention et introduction illégale de drogue aux Etats-Unis, ne dût son salut qu’à son immunité diplomatique et rentra à Malabo pour devenir ministre du pétrole et mener la grande vie.
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