Le Cas’Nard

Journal de Bernard Martial

© Bernard MARTIAL – août 2014


CAR LA A BRUNEI

lundi 2 novembre 2009, par Bernard MARTIAL

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Haji Hassanal Bolkiah Mu’izzadin Waddaulah Ibni Al-Marhum Haji Omar’Ali Saifuddien Sa’adul Khairi Waddien, soixante-trois ans, porte les titres de Paduka Seri Baginda Sultan et de Yang Di-Pertuan de Brunei Darussalam depuis l’indépendance de l’état en 1984 ; il cumule concrètement les titres de Sultan, Premier Ministre, Ministre de l’Education et des Finances, Recteur de l’Université, Chef de la police et Commandeur des croyants. Il a fait amender la Constitution, en 2006, pour se proclamer infaillible, le nouveau texte stipulant que « Sa Majesté le Sultan [… ne pouvait] commettre d’erreur, que ce soit à titre personnel ou officiel ». Première fortune mondiale en 1997, selon le magazine Forbes, le sultan bigame s’est fait construire en 1984 un palais royal, l’Istana Nurul Iman, de 200 000 m2 de 1,4 milliards de dollars ; propriétaire de nombreux hôtels dans le monde dont le Plaza Athénée et le Meurice à Paris, il possède aussi, à Bandar Siri Begawan, la capitale, une collection de plus de 5000 voitures dont 500 Rolls-Royce. Pour les dix-huit ans de sa fille, il lui a offert un Airbus et il a invité Michael Jackson pour ses cinquante ans. Son anniversaire chaque année donne lieu à quinze jours de festivités. Avec un PIB de 20 milliards de dollars, dont la moitié générée par les réserves de pétrole et de gaz naturel, le sultan veille, malgré tout, à faire profiter ses 388 000 sujets des richesses du pays. Les soins médicaux et l’éducation sont offerts et le ranch que le sultan possède en Australie, d’une superficie supérieure à celle du sultanat lui-même, fournit toute la viande de bœuf consommée à Brunei.

En 1998, pourtant, l’une des plus importantes banqueroutes financières au monde du conglomérat Amedeo a fait fondre sa fortune de moitié. Le sultan a dû entamer une bataille juridique de onze ans traitée par la Haute Cour de Londres contre le prince Jefri, son frère cadet, alors Ministre des Finances et président de la Brunei Investment Agency, accusé d’avoir détourné 14 milliards de dollars des caisses de l’état et de ne pas avoir honoré toutes les échéances d’un accord conclu en 2000, aux termes duquel il s’était engagé à rembourser 3 milliards de livres. L’affaire extravagante a révélé le train de vie exorbitant du prince play-boy qui dépensa 550 000 euros par jour pendant dix ans et acquit 2000 voitures, 17 avions parmi lesquels un Boeing 747 aménagé pour transporter ses chevaux de polo et un hélicoptère Comanche, un important portefeuille de biens immobiliers à Londres, Paris, New-York et Singapour, un yacht de cinquante mètres et deux hors-bords. Le différend familial qui aura rapporté plus de 500 millions d’euros aux avocats serait-il sur le point de se régler ? Le prince Jefri a fait son retour au palais royal en septembre après cinq ans d’exil. Il est vrai que le sultan a largement refait sa fortune depuis la hausse du prix du baril. Il a, par ailleurs, intronisé son fils aîné Al-Muhtadee Billah Bolkiah, prince héritier afin de garantir la continuité du royaume et la dynastie des Bolkiah.

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